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Cher Paul A.,Il y a quelques jours, si l'on m'avait demandé qui vous étiez, j'aurais sans hésitation répondu : "Paul Auster, c'est l'Américain qui a écrit Moon Palace". Posez-moi la question aujourd'hui, et ma réponse ne tiendrait pas en une phrase. Je vous ai découvert dans ce dernier livre, formidable récit réaliste, bouleversant, qui cristallise en quelques pages toutes les peurs liées à ce début du XXIe siècle : le 11 septembre, la guerre en Irak, l'atrocité du terrorisme, et puis la mort, bien sûr, toujours aussi présente qu'ailleurs. Votre Auguste Brill, ce critique littéraire à la retraite, angoissé au fond de son fauteuil roulant, je l'ai tout de suite pris en affection. Et son histoire aussi. Cette Amérique parallèle, ravagée par la guerre civile, m'a rappelée celle que Cormac Mc Carthy décrivait dans La Route. Hummm, du sombre, du noir, rien que du bonheur. Bon par contre, quand j'ai refermé votre livre et qu'à mon tour je me suis retrouvée seule dans le noir, avec mes angoisses de mort, on peut dire que je me serais bien passé de mon goût pour les romans glauques... J'ai passé une très mauvaise nuit, mais je vous en remercie.
Lucie S.