Chère Eun H.
J'ai laissé traîner votre recueil de nouvelles bien trop longtemps sur une étagère du salon. Petit à petit, les mastodontes de Gallimard l'ont recouvert, si bien qu'il a complètement disparu. Heureusement, un dimanche de rangement et de bricolage l'a ramené à ma vue. J'écris "heureusement" et je le pense. Ces jolis textes sur la complexité des relations conjugales sont emprunts d'une douce mélancolie. J'imaginais ces femmes, seules, dans leur grand appartement, perché en haut d'une tour d'une mégalopole coréenne. Et ces maris hagards, alcoolisés, angoissés, qui ne savent plus comment leur parler, et qui contemplent le gouffre béant qui les sépare. J'ai empilé Les boîtes de ma femme dans un petit coin de ma tête, et je ne suis pas près de les oublier.
Bien à vous
Lucie S.