Cher Jean-Baptiste,
Vous n’imaginez pas comme il est doux dans une vie de libraire jeunesse de profiter des journées creuses des vacances scolaires ! Ces journées qui s’étirent et qui s’étiolent, pendant que le soleil s’attarde à réchauffer les heureux vacanciers. Ces journées où je m’éloigne des albums et ose me confronter à mon rayon « littérature pour les grands ».
J’ai profité de cet espace cotonneux pour lire vos deux romans. Vendredi après-midi, je n’ai fait qu’une bouchée de « Cent millions d’années et un jour » et ce matin, c’est avec empressement que je me suis saisie de votre « Reine ». Quelle plume. Quelles vies. Des personnages qui vous remuent comme la vue des montagnes ; un étau qui vous serre le cœur pour dire « comme c’est beau ! ».
Randonner à vos côtés, ça n’est pas de tout repos. Ca bouleverse, ça chahute à l’intérieur. On vous suit vers les sommets, dans des chemins arides et sinueux, avec Stanè, Shell et le douloureux poids de leurs rêves en sac-à-dos. On se demande quand passera le prochain client et si on aura le temps de finir la rando avant. On hésite à prendre les chemins de traverse, à lire en diagonale, mais le décor est si grandiose qu’on a peur de rater le moindre détail.
Il est midi, je laisse mes chaussures de montagne sous le comptoir en espérant les ressortir prochainement.
Bien à vous,
Lucie L.