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Lettres à vous - le blog du Chat Qui Pelote

Correspondance d'une libraire jeunesse

Des hommes

Publié le 7 Novembre 2009 par Lucie S. in Romans français

Cher Laurent M.,
Vous êtes, à mon humble avis, l'auteur de la plus belle phrase de cette rentrée littéraire. Je ne m'attarderai que quelques instants sur votre magnifique roman, qui mérite de remporter haut la main l'un des prix d'automne. Cette histoire de mémoire et de guerre d'Algérie, c'est très touchant, vraiment. Mais que serait le roman sans cette magistrale phrase de conclusion ? (Oui ça va, j'arrive, je vais la citer…) "Je voudrais savoir si l'on peut commencer à vivre quand on sait que c'est trop tard".
Tout à coup, mon cœur a triplé de volume, il a enflé sous le poids des larmes. Me voilà, du haut de ma petite vingtaine d'années, avec mes choix existentiels ("si je mets ce jean, ça va ?") face à Rabut, cet ancien soldat de soixante ans, qui n'a jamais réussi à oublier les horreurs de la guerre d'Algérie… Je me suis soudain sentie toute petite, le cœur au bord de l'implosion, face à ce chef-d'œuvre de la littérature.
Bravo.
Lucie S.
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C
<br /> J'avais écrit un commentaire sur ce livre avant le Goncourt. Je vous rejoint, mais pas sur la même phrase. Extrait :<br /> "Dans un style sans ménagement, sans fioriture, errant, comme habité de la même trouille que le ventre de ces jeunes soldats, tour à tour bourreaux et victimes, Mauvignier parvient à décrire<br /> l'insoutenable et l'absurde d'une guerre qui se prolonge au-delà de la défaite, dans la vie de ceux qui ont traversé, par hasard, ces années de cauchemard.<br /> "Je voudrais voir quelque chose qui n'existe pas et qu'on laisse vivre en soi, comme un rêve, un monde qui résonne et palpite, je voudrais, je ne sais pas, je n'ai jamais su, ce que je voulais,<br /> (...) seulement ne plus entendre le bruit des canons ni les cris, ne plus savoir l'odeur d'un corps calciné ni l'odeur de la mort - je voudrais savoir si l'on peut commencer à vivre quand on sait<br /> qu'il est trop tard."<br /> Juste pour cette phrase, la dernière du roman, "Des hommes" pourrait mériter le Goncourt. "<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Malheureusement, les membres du jury Goncourt n'ont pas les mêmes goûts que nous... ! Bien à vous, Lucie<br /> <br /> <br />